Dix choses que vous ignoriez peut-être sur Seidou Mbombo Njoya, le grand adversaire d’Eto’o à la tête de la Fecafoot !
La légende du football Samuel Eto'o a
officiellement déclaré sa candidature pour la présidence de la Fédération
Camerounaise de Football. Une entrée dans une rude course qui l?opposera à l'actuel
patron de l'instance faitière de football au pays de Roger Mila, Seidou Mbombo
Njoya.
Qui est donc le principal obstacle du Grand 9 pour son accession à la
présidence de la fédération ?
Voici 10 choses à savoir sur Seidou Mbombo Njoya :
*Prince pour toujours
Fils du sultan Ibrahim Mbombo Njoya, souverain du peuple bamoun dans l'Ouest du
Cameroun, Seidou, 60 ans, fait partie de la trentaine de princes et princesses
que compte ce royaume. Mais bien qu'il soit le deuxième né de cette fratrie, il
ne peut prétendre au trône en cas d'une éventuelle vacance du pouvoir : selon
la tradition de succession bamoun, seuls les enfants nés à partir de 1992, date
du début du règne de l'actuel roi, peuvent en effet être couronnés.
* Le mentor Hayatou
Il doit son entrée dans les instances du football camerounais et continental à
Issa Hayatou, ancien président de la CAF. Comment aurait-il pu en être
autrement ? L'ancien secrétaire général de la Fédération camerounaise de
football (Fecafoot) et ex-président de la Confédération africaine du football
(CAF) doit lui aussi une bonne partie de son ascension au sultan Mbombo Njoya,
ancien ministre des Sports.
En souvenir de cette bienveillance à son égard, Issa Hayatou a pris Seidou
Mbombo Njoya sous son aile à la CAF, avant de le recommander plus tard à son
poulain Iya Mohamed, ancien président de la Fecafoot. En 2008, Seidou intègrera
la commission des compétitions internationales de la fédération camerounaise
avant de se retrouver vice-président puis président par intérim de la même
instance.
Pour se faire élire, il a su s'appuyer sur les réseaux politiques de son père,
roi des Bamouns
* Stratège
En 2019, pour se faire élire à la présidence de la Fecafoot, Mbombo Njoya est
parvenu à rallier les soutiens de profils très divers, s'appuyant aussi bien
sur les réseaux politiques de son père, que sur ceux, footballistiques, de ses
mentors Issa Hayatou et Iya Mohamed.
Tactique payante. Il a notamment pu compter sur les soutiens de la star Samuel
Eto'o, de l'homme d'affaires Gilbert Kadji, le vice-président du Social
Democratic Front (SDF, opposition) Joshua Osih, ou encore le secrétaire général
adjoint du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au
pouvoir) Grégoire Owona. Ce qui lui a permis d?écraser son adversaire, Joseph
Antoine Bell.
*Tel père, tel fils?
À la tête de la Fecafoot, Seidou Mbombo Njoya a retrouvé un siège occupé par
son père au début des années 1960. Moins d'un an après son élection, il a
décidé de créer un Comité technique de gestion provisoire pour remplacer,
jusqu'en 2021, la Ligue de football professionnelle dirigée par le général
Pierre Semengue. Une décision en tous points semblable à celle prise par
Ibrahim Mbombo Njoya en 1990, lorsqu'il était ministre des Sports. Ce dernier
avait déjà décidé de dissoudre la Ligue nationale de football (Linafoot),
l'ancêtre de la Ligue actuelle, moins d'un an après son lancement? Et, à
nouveau, coïncidence : la Linafoot était alors dirigée par le général Semengue.
* Bilan mitigé
Le conflit entre le président de la Ligue, Pierre Semengue, et celui de la
Fecafoot, Seidou Mbombo Njoya, a affecté l'organisation des compétions locales
de football. Les joueurs se sont plusieurs fois retrouvés privés de compétition
et des batailles judiciaires bloquent toujours l'homologation du résultat final
du championnat.
* Désormais membre du comité exécutif de la CAF, il s?est rapproché de
Patrick Motsepe
Comme cela avait déjà été le cas pour ses prédécesseurs, l?essentiel du début
de mandat du prince de Foumban a tourné autour des procédures judiciaires.
Alors qu?il avait révélé en 2020 que les frais juridiques engagés par la
fédération sur les cinq dernières années représentaient 930 millions de francs
CFA (1,4 millions d?euros), il n?a pas réussi à inverser la tendance,
multipliant lui aussi les procédures, notamment contre la Ligue et son
président.
* Maintenu par la Fifa
Le 15 janvier dernier, Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a annulé l?élection
de Seidou Mbombo Njoya et de son comité exécutif du 12 décembre 2018. La
juridiction a jugé recevable l'appel du club de l'AS Olympique de Meiganga, qui
accusait le comité de normalisation ayant conduit le processus électoral
d'avoir enfreint certaines dispositions statutaires. Mais la Fifa a choisi de
garder Seidou Mbombo Njoya à la tête de Fecafoot et de lui confier la gestion
de l'instance jusqu'à la prochaine élection.
* Réseaux
S'il est parvenu à se maintenir à la tête de la Fecafoot, c'est en partie grâce
aux réseaux qu'il s'est constitué dans les sphères du football mondial. Malgré
l'invalidation de son élection à la Fecafoot, Seidou Mbombo est parvenu à
intégrer, en mars dernier, le comité exécutif de la CAF, où il occupe désormais
le poste de 4e vice-président. Une position qui lui a permis de se rapprocher
davantage de Patrick Motsepe, président de l'instance, mais aussi de la Fifa.
L'affrontement avec Samuel Eto'o pour la présidence de l'instance semble
désormais inévitable
* Visé par une plainte
Si Seidou Mbombo Njoya n'est pas encore officiellement candidat à sa propre
succession, son état-major s'active déjà dans l'ombre pour s'arroger les
faveurs des membres de l'assemblée générale, qui constituent le corps
électoral.
Début août, une plainte a été déposée contre lui par l'ex-secrétaire général de
l'instance. Didier Banlock affirme que c'est en raison de son refus de prendre
fait et cause pour Seidou qui lui aurait demandé de « se joindre à lui afin
de combattre » un potentiel autre candidat à la présidence de la Fecafoot quil a été limogé. Lintéressé ne sest jamais prononcé sur cette affaire,
toujours pendante.
* L'ombre de Samuel Eto?o
Soutien majeur de Seidou Mbombo Njoya lors de son élection
en 2018, l'ancien international camerounais pourrait devenir son principal
adversaire lors du scrutin de décembre prochain. La brouille entre les deux
hommes a éclaté après le départ du sélectionneur de l'équipe du Cameroun,
Clarence Seedorf, en juillet 2019. Depuis lors, les anciens alliés se regardent
en chiens de faïence.
La fédération a envisagé d'interdire aux citoyens jouissant d'une double
nationalité, à l'instar de Samuel Eto'o, de se présenter à la présidence de la
Fecafoot, avant de se raviser face à un vent de protestations. Retenu parmi les
candidats pour le poste de délégué du département de la Sanaga Maritime le 7
septembre dernier, l'ancien international camerounais a fait un pas de plus
vers la course à la présidence de la fédération.
* Voix royale ?
Mais une autre mesure pourrait empêcher Samuel Eto?o de se lancer dans la
course à la présidence de la Fecafoot. Dans les couloirs de la fédération
bruisse en effet l?idée d?exiger que les candidats aient résidé de manière
permanente sur le territoire camerounais pendant au moins une année avant
l?élection. Seidou Mbombo Njoya adoptera-t-il une telle mesure, qui lui
ouvrirait une voie royale pour rempiler ?
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