Cour pénale internationale: La Procureure Fatou Bensouda quitte la juridiction internationale

C’est officiel, l’actuel procureur de la cour pénale internationale, Fatou Bensouda quittera ses fonctions à la fin de son mandat en 2021, a indiqué un communiqué de l’Assemblée des États Parties mardi.

Un avis de vacance est déjà lancé pour tous ceux qui voudraient bien postuler à ce poste stratégique de justice internationale, comme indiqué ci-dessous dans le communiqué émanant de l'institution judiciaire.

Le Président de l’Assemblée des États Parties de la Cour Pénale Internationale (CPI), « se félicite de la publication de l’avis de vacance pour le poste de Procureur de la CPI ICC-ASP-20190806-PR1476. Le mandat du Procureur actuel de la Cour pénale internationale expirera le 15 juin 2021. L’Assemblée des États Parties, agissant conformément au mandat que lui confère l’article 112 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (le Statut de Rome), a donc engagé le processus de sélection du prochain Procureur. Le Président de l’Assemblée des États Parties, M. O-Gon Kwon (République de Corée), se félicite de la publication de l’avis de vacance pour le poste du nouveau Procureur de la CPI ».

Il va sans dire que la CPI se cherche d’ores et déjà un nouveau procureur en ouvrant les candidatures pour d’éventuelles personnes intéressées par le poste. « Par cet avis, l’Assemblée des États Parties, assistée du Comité pour l’élection du Procureur, cherche à attirer les candidats les plus qualifiés pour le poste de Procureur de la Cour pénale internationale. Ce n’est qu’à l’issue d’un processus transparent et structuré que l’Assemblée pourra élire le Procureur le plus qualifié pour la Cour», indique le communiqué.

Il faut souligner que, Fatou Bensouda fait actuellement l’objet d’une plainte pour violations directes ou indirecte des droits de l’homme sous le régime Yahya Jammeh qu’elle avait servi à différentes fonctions, entre 1994 et 2002. Une plainte a même été déposée à la CPI pour que celle-ci suspende l’ex-garde des sceaux de Yahya Jammeh afin qu’elle réponde de ses actes devant les juridictions compétentes.

En effet, elle est devenue procureure à Banjul, la capitale gambienne, en février 1994, cinq mois avant le coup d’Etat qui porte de jeunes militaires au pouvoir, avec à leur tête Yahya Jammeh. Elle a 33 ans. Dès 1995, elle est directrice adjointe des poursuites. Elle est promue avocate générale principale l’année suivante. Puis elle devient adjointe du procureur général et secrétaire juridique de Jammeh, répondant directement à ce dernier. Et en 1998, elle est nommée procureure générale et ministre de la Justice (la fusion des deux fonctions est courante dans les pays à tradition Common Law), poste qu’elle occupera deux ans.

Fatou Bensouda quitte son pays en 2002, où elle rejoint le Tribunal pénal international pour le Rwanda avant d’intégrer la CPI deux ans plus tard. Une fois éloignée du pouvoir, elle n’émettra jamais la moindre critique contre la dictature qu’elle a servie, malgré les sollicitations de la diaspora. 

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