Laxisme et négligence dans les hôpitaux au Cameroun : un directeur d'hôpital prive les médecins en garde de sommeil et se fait lyncher sur la toile

Dans une note de service à l’attention des médecins en garde, le directeur de l’hôpital de Biyem-Assi a tenu à rappeler aux blouses blanches que le ‘’sommeil durant les permanences est formellement interdit et serait passible de sanctions sévères’’. Des mesures jugées trop draconiennes et qui lui ont valu les foudres des internautes qui dénoncent les mauvaises conditions de travail dans les hôpitaux.

Le professeur André Omgbwa Eballe, directeur de l’Hôpital de district de Biyem- Assi a décidé de prendre les devants et d’apporter des redressements à son niveau dans le système hospitalier camerounais, jugé de plus en plus trop laxiste et négligent.
On se rappelle encore, entre autres tragédies dues au manque d'attention des médecins, du tristement célèbre cas de Monique Koumatekel .

C’est dans l’optique de prévenir ce genre de drames que le Professeur et chirurgien a tenu à rappeler à ses agents ayant fait le serment d’Hypocrates, que leur vigilance aux heures de travail était primordiale.,
Ainsi la somnolence losqu'un qu’un cas urgent est à traiter, pourrait se révéler fatale.
  En sus, il a aussi attiré l’attention sur les nombreuses heures que les infirmiers passent devant la télévision alors que les patients souffrent et réclament des soins.
‘’la télévision est un objet de détente et non de distraction. Elle ne doit par conséquent pas influencer négativement sur les soins à administrer aux patients’’ a t-il souligné dans la même note de service.

Cependant l’opinion publique voit en ces mesures un abus de pouvoir et se disent scandalisés par tant de ‘’ folies de grandeur ‘’ de la part du directeur de l’hôpital.

Dans la majorité des commentaires suite à ce communiqué qui circule depuis lors sur les réseaux sociaux, on reproche au chirurgien de appesantir sur les conséquences plus que sur la vraie source du problème.

En effet, ils estiment que le personnel médical a beaucoup de mal à suivre le rythme enivrant dans les hôpitaux car ils ne sont pas dans les bonnes conditions de travail.
Ils seraient ainsi sujets au surmenage et à la fatigue dus au manque de personnel suffisant pouvant se relayer entre les différentes heures de gardes.

Pourtant du point de vue de la loi, ces mesures n’ont rien d’exceptionnelles mais découlent plutôt d’une bonne politique de gestion du travail selon l’homme de loi Alphonse Roger Mani II, expert à la cour d’Appel du Centre.
Pour le juriste d’affaires, les services qui nécessitent la présence d’un personnel de nuit ou de garde sont des services sensibles et donc, par conséquence, le personnels qui y évolue ne doivent souffrir d’aucune faiblesse.

A  cet égard, le magistrat explique :
’Tous ceux qui ont fait les cours de droit savent que dormir à son lieu de travail est un motif légitime qui peut donner lieu à des sanctions. Ces sanctions peuvent même aller Jusqu’au licenciement ».
 
Il illustre ses propos en prenant l’exemple suivant:
‘’ Imaginez un militaire au front, un médecin aux urgences, un gardien d’une banque. Si toutes ces personnes dorment, c’est catastrophique
’’.

Le Dr Albert Bilounga, chef de district de santé de Biyem-Assi, soutient entièrement son collègue  dans son projet et estime que: 
 ‘’ Cette note n’est même pas aussi rigoureuse que celle rencontrée dans des établissements hospitaliers des pays développés. Où, le médecin et les infirmiers éteignent leur téléphone dès qu’ils accèdent dans l’enceinte de l’établissement ‘’

Pour le médecin chef, un exemple démontre parfaitement la gravité d’un moment d’inattention la part d’un praticien de la santé :
‘’ Pour un chirurgien en pleine intervention, un coup de fil peut le faire sursauter et couper la mauvaise veine. C’est la mort assurée du patient’’
Cet exemple s’applique aussi pour un médecin qui serait censé faire preuve d’une forte concentration pour dispenser des soins à un patient, mais qui en serait incapable, car étant sous l’influence de Morphée .

 

 

 

 

 

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