Violences xénophobes en Afrique du Sud: le président nigérian, Muhammadu Buhari sort de son silence

Les villes de Johannesburg et Pretoria sont en proie à d’importantes violences depuis dimanche. Cent quatre-vingt-neuf personnes ont été interpellées.

Face à la flambée des violences xénophobes dont sont victimes les ressortissants nigérians en Afrique du Sud ces derniers temps, le Nigéria voudrait prendre des mesures décisives. 

Le président nigérian Muhammadu Buhari s’est dit “très inquiet” mardi de la vague de violences xénophobes en Afrique du Sud contre les immigrés africains, notamment nigérians, a annoncant l’envoi d’une délégation à Pretoria.

"Le président Muhammadu Buhari a pris connaissance avec une grande inquiétude des nouvelles attaques sur les citoyens nigérians et leurs biens en Afrique du Sud depuis le 29 août", indique un communiqué de la présidence nigériane.

"Le président a également demandé à un envoyé spécial de rencontrer le président Cyril Ramaphosa pour lui faire part de ses inquiétudes et discuter de la situation", poursuit le communiqué, soulignant que cet envoyé “doit arriver à Pretoria au plus tard jeudi”.

Lundi, le gouvernement nigérian a menacé de prendre des “mesures décisives” contre l’Afrique du Sud pour répondre à la nouvelle vague de violences xénophobes à Johannesburg et Pretoria.

“Les attaques perpétuelles contre les ressortissants nigérians et leurs intérêts économiques en Afrique du Sud sont inacceptables”, avait estimé le gouvernement nigérian lundi sur Twitter, ajoutant : “Trop c’est trop”.

Les photos de magasins brûlés et pillés et de ressortissants étrangers tabassés faisaient le tour des réseaux sociaux mardi au Nigeria et de nombreuses personnalités publiques ont appelé au “boycott total” des entreprises sud-africaines, telles que DSTV ou le géant des télécommunications MTN et à renvoyer à Pretoria l’ambassadeur d’Afrique du Sud au Nigeria.

Les violences xénophobes ne sont pas pour la première fois en Afrique du Sud. En 2015, plusieurs cas de violences xénophobes à avaient été enregistrés avec à la clé des dégâts. Selon les experts, la recrudescence des violences xénophobes est due au fort taux du chômage dans le pays. Un taux estimé à près de 29 % en juillet 2019, selon l’autorité de la statistique.


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